« Les yeux sont la fenêtre de votre âme. » Cette phrase de Shakespeare pourrait résumer l’essence du Brainspotting (BSP), une approche thérapeutique innovante née presque par hasard, mais qui transforme aujourd’hui la manière dont nous travaillons avec les mémoires traumatiques.
À l’origine, David Grand, psychothérapeute new-yorkais, cherchait à aider ses patients à retraiter des chocs sévères — victimes du 11 septembre, de l’ouragan Katrina, vétérans de guerre. En affinant sa pratique de l’EMDR, il observe qu’un point précis dans le champ visuel déclenche chez certains patients des réactions corporelles subtiles, mais profondes. En fixant ce point, souvenirs, sensations et émotions se mettent en mouvement. Le Brainspotting était né.
Le regard qui change tout.
La devise du BSP est simple : « La direction de votre regard influence la façon dont vous vous sentez. »
En pratique, il s’agit de repérer ce brainspot — un point dans l’espace qui agit comme une porte d’accès vers une mémoire enfouie. Le patient y fixe son attention tout en observant ce qui émerge, sans rien forcer.
Cette technique engage le corps et l’esprit dans un processus d’autoguérison. Le thérapeute, en posture de présence active, accompagne avec une attention flottante, proche de celle utilisée en hypnose.
Jean, au bord de la mort.
Jean, la cinquantaine, vient consulter après un accident ischémique transitoire. Son discours est rassurant : « Ça va aller, on va s’en sortir. » Son corps, lui, dit tout autre chose : souffle court, dos voûté, épaules fermées.
Plutôt que de le confronter, je l’invite à rester avec ses sensations. Rapidement, son regard se fixe sur un point précis derrière moi : un gazespot. Ce point devient l’ancrage du travail. Jean entre dans un état de pleine conscience ciblée, un pied dans le souvenir traumatique, un pied dans l’instant présent.
Ici, pas de protocole rigide. Le thérapeute se place dans la « queue de la comète » du processus : c’est le patient qui mène, le praticien qui suit.
L’accordage, cœur battant du processus.
L’une des forces du BSP réside dans le double accordage :
1. Accordage du patient à lui-même (corps et cerveau).
2. Accordage thérapeute-patient.
Comme une mère qui se synchronise aux signaux de son bébé, le praticien se met sur la même longueur d’onde que le patient. Par effet miroir, le cerveau du patient utilise cette régulation externe pour trouver sa propre stabilité interne.
À cette double syntonie s’ajoute un troisième accordage : celui du thérapeute avec lui-même, attentif à ses propres ressentis. C’est un art subtil, où l’outil principal reste la présence.
Le principe d’incertitude.
Contrairement à d’autres approches stratégiques, le BSP n’impose pas de direction préétablie. David Grand insiste : « S’il n’y a pas d’incertitude, il n’y a pas d’accordage. »
Le thérapeute ne sait pas à l’avance où la séance va mener. Cette ouverture permet au patient de suivre son propre rythme et de mobiliser ses ressources intérieures. La relation devient un espace de co-création thérapeutique, où intuition et créativité peuvent s’exprimer.
Ressources et dissociation positive.
Lorsqu’un patient risque de sortir de sa fenêtre de tolérance, le BSP propose de travailler sur un point ressource : un endroit du champ visuel où la sensation de sécurité et d’ancrage est maximale.
Sur ce point, il est possible de rester connecté à la fois à la ressource et au trauma, créant ainsi un espace sûr pour retraiter l’expérience. Cette approche est particulièrement adaptée aux patients présentant des troubles de l’attachement, des traumas précoces ou complexes, et des états dissociatifs.
Dans un travail avec Jean, une part émotionnelle plus jeune émerge. Grâce au point ressource, il peut rester ancré dans son adulte tout en donnant voix à cette part blessée. Le BSP utilise alors la dissociation non comme un obstacle, mais comme un mécanisme intelligent au service de la guérison.
Une approche intégrative et créative.
Le Brainspotting n’est pas exclusif : il s’intègre à la psychanalyse, à l’hypnose, aux TCC, ou encore à l’Internal Family System. Dans ma pratique, je combine BSP Ressource, respiration, ancrage, visualisation et figures ressources, en m’appuyant sur la théorie polyvagale.
La méthode est simple dans sa mise en œuvre, mais profonde dans ses effets. Elle requiert du thérapeute une posture de savoir-être plus que de savoir-faire, un engagement dans la présence et la curiosité plutôt que dans le contrôle.
Au-delà du trauma.
Le BSP ne se limite pas au traitement des blessures psychiques. Il existe des variantes pour améliorer les performances sportives, créatives ou artistiques, pour développer l’intuition ou même la dimension spirituelle.
Mais au cœur de tout, il y a cette conviction : le cerveau sait se réparer. Le rôle du thérapeute est d’offrir les conditions qui permettent à cette intelligence naturelle de se déployer.
Réparer les cerveaux, réaccorder les vies.
Voir un patient passer de l’effondrement à la réconciliation avec lui-même, ressentir dans la pièce ce moment où l’énergie cesse d’entretenir la dissociation pour nourrir l’unité… c’est là que le Brainspotting prend tout son sens.
Chaque regard fixé, chaque silence habité devient une porte vers la transformation. Et dans cet espace, thérapeute et patient avancent ensemble, à l’écoute de l’imprévu, confiants dans ce que l’esprit humain a de plus puissant : sa capacité à guérir.
Crédit Photo © Xavier Montoy
À l’origine, David Grand, psychothérapeute new-yorkais, cherchait à aider ses patients à retraiter des chocs sévères — victimes du 11 septembre, de l’ouragan Katrina, vétérans de guerre. En affinant sa pratique de l’EMDR, il observe qu’un point précis dans le champ visuel déclenche chez certains patients des réactions corporelles subtiles, mais profondes. En fixant ce point, souvenirs, sensations et émotions se mettent en mouvement. Le Brainspotting était né.
Le regard qui change tout.
La devise du BSP est simple : « La direction de votre regard influence la façon dont vous vous sentez. »
En pratique, il s’agit de repérer ce brainspot — un point dans l’espace qui agit comme une porte d’accès vers une mémoire enfouie. Le patient y fixe son attention tout en observant ce qui émerge, sans rien forcer.
Cette technique engage le corps et l’esprit dans un processus d’autoguérison. Le thérapeute, en posture de présence active, accompagne avec une attention flottante, proche de celle utilisée en hypnose.
Jean, au bord de la mort.
Jean, la cinquantaine, vient consulter après un accident ischémique transitoire. Son discours est rassurant : « Ça va aller, on va s’en sortir. » Son corps, lui, dit tout autre chose : souffle court, dos voûté, épaules fermées.
Plutôt que de le confronter, je l’invite à rester avec ses sensations. Rapidement, son regard se fixe sur un point précis derrière moi : un gazespot. Ce point devient l’ancrage du travail. Jean entre dans un état de pleine conscience ciblée, un pied dans le souvenir traumatique, un pied dans l’instant présent.
Ici, pas de protocole rigide. Le thérapeute se place dans la « queue de la comète » du processus : c’est le patient qui mène, le praticien qui suit.
L’accordage, cœur battant du processus.
L’une des forces du BSP réside dans le double accordage :
1. Accordage du patient à lui-même (corps et cerveau).
2. Accordage thérapeute-patient.
Comme une mère qui se synchronise aux signaux de son bébé, le praticien se met sur la même longueur d’onde que le patient. Par effet miroir, le cerveau du patient utilise cette régulation externe pour trouver sa propre stabilité interne.
À cette double syntonie s’ajoute un troisième accordage : celui du thérapeute avec lui-même, attentif à ses propres ressentis. C’est un art subtil, où l’outil principal reste la présence.
Le principe d’incertitude.
Contrairement à d’autres approches stratégiques, le BSP n’impose pas de direction préétablie. David Grand insiste : « S’il n’y a pas d’incertitude, il n’y a pas d’accordage. »
Le thérapeute ne sait pas à l’avance où la séance va mener. Cette ouverture permet au patient de suivre son propre rythme et de mobiliser ses ressources intérieures. La relation devient un espace de co-création thérapeutique, où intuition et créativité peuvent s’exprimer.
Ressources et dissociation positive.
Lorsqu’un patient risque de sortir de sa fenêtre de tolérance, le BSP propose de travailler sur un point ressource : un endroit du champ visuel où la sensation de sécurité et d’ancrage est maximale.
Sur ce point, il est possible de rester connecté à la fois à la ressource et au trauma, créant ainsi un espace sûr pour retraiter l’expérience. Cette approche est particulièrement adaptée aux patients présentant des troubles de l’attachement, des traumas précoces ou complexes, et des états dissociatifs.
Dans un travail avec Jean, une part émotionnelle plus jeune émerge. Grâce au point ressource, il peut rester ancré dans son adulte tout en donnant voix à cette part blessée. Le BSP utilise alors la dissociation non comme un obstacle, mais comme un mécanisme intelligent au service de la guérison.
Une approche intégrative et créative.
Le Brainspotting n’est pas exclusif : il s’intègre à la psychanalyse, à l’hypnose, aux TCC, ou encore à l’Internal Family System. Dans ma pratique, je combine BSP Ressource, respiration, ancrage, visualisation et figures ressources, en m’appuyant sur la théorie polyvagale.
La méthode est simple dans sa mise en œuvre, mais profonde dans ses effets. Elle requiert du thérapeute une posture de savoir-être plus que de savoir-faire, un engagement dans la présence et la curiosité plutôt que dans le contrôle.
Au-delà du trauma.
Le BSP ne se limite pas au traitement des blessures psychiques. Il existe des variantes pour améliorer les performances sportives, créatives ou artistiques, pour développer l’intuition ou même la dimension spirituelle.
Mais au cœur de tout, il y a cette conviction : le cerveau sait se réparer. Le rôle du thérapeute est d’offrir les conditions qui permettent à cette intelligence naturelle de se déployer.
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Crédit Photo © Xavier Montoy
Un article qui aurait fait plaisir à notre regretté confrère Bernard MAYER, spécialiste du Brainspotting, avec qui nous avions étudié il y a plus de 20 ans déjà, l'IMO Intégration par les Mouvements Oculaires en Thérapie, et qui a d'ailleurs donné naissance de ma part à la thérapie EMDR - IMO.
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