Psychotraumatisme : comprendre pour accompagner vers la dévictimisation.



Notes de lecture d'EMDR.FR pour la formation, article du Dr Wilfrid MARTINEAU, Chef du pôle Psychiatrie et Santé mentale du CHU de Nantes. Formation à l’hypnose, EMDR, TOS, thérapie narrative et thérapie stratégique.


Solitude, honte, abandon, culpabilité, colère… Les victimes de psychotraumatisme vivent un bouleversement émotionnel profond. Derrière l’événement, c’est la façon dont le corps, l’esprit et l’entourage interagissent qui détermine l’ampleur de la blessure.
L’objectif thérapeutique ? Changer le regard porté sur l’événement, pour que la personne cesse d’être définie uniquement par lui.

Quand le corps se fige… et reste figé.
Chez l’animal, un traumatisme est souvent suivi de tremblements ou de décharges physiques qui permettent de retrouver un équilibre.
Chez l’humain, ces mécanismes existent aussi, mais sont souvent inhibés par la culture ou le regard d’autrui.

« Pleurer, trembler, se figer : autant de réactions naturelles… mais jugées et disqualifiées. »

Résultat : beaucoup se taisent, alimentant isolement, secret et ruminations. La mémoire traumatique, saturée de sensations brutes et d’émotions intenses, revient sous forme de reviviscences ou de réactions corporelles incontrôlées.

Un corps qui garde les stigmates.
Les signes physiques vont être nombreux : gorge nouée, ventre contracté, tensions musculaires, tachycardie, tremblements.
Le figement, réaction de survie immédiate, devient problématique lorsqu’il se répète ou surgit hors contexte.
Ce vécu s’accompagne souvent de honte ou de culpabilité, rendant l’événement indicible.

Une sécurité relationnelle brisée.
Après un trauma, le lien à l’autre sera profondément ébranlé.
Certains se replient, persuadés que personne ne peut comprendre leur détresse.
D’autres vivent un double choc : celui de l’agression et celui de l’absence – voire de la trahison – des proches. (défaillance de tiers sécure)

La conséquence la plus tenace reste l’hypervigilance : insomnie, réactions de fuite, peur constante, évitement de la nouveauté.

L’estime de soi en miettes.
L’impuissance ressentie au moment du drame fragilise l’image que la personne a d’elle-même.
La honte creuse la distance intérieure ; la culpabilité, qu’elle soit fondée ou non, enferme dans un passé rejoué en boucle :

« J’aurais dû… J’aurais pu… »

Parfois, la découverte brutale de sa vulnérabilité devient insupportable lorsqu’aucune ressource intérieure n’est perçue.

Quand les valeurs vacillent.
Le traumatisme ne touche pas seulement le corps ou l’estime de soi : il fissure aussi les fondations identitaires.
Haine, perte de foi en l’autre ou en la société, indifférence affective…
Chez certains, les petites joies n’ont plus de goût ; la capacité à se projeter disparaît.
La quête de justice ou de justification, souvent impossible, entretient la douleur et le sentiment d’injustice.

Ce que le soignant doit voir.
Les addictions, les troubles somatiques, le repli social ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
L’enjeu, pour le soignant, est de se centrer sur le vécu présent, plutôt que sur la seule histoire passée.
Il se doit de valider les réactions corporelles, les expliquer, redonner un sens physiologique à ce qui est vécu comme une faiblesse : c’est déjà restaurer un peu de sécurité.

Le recadrage, pierre angulaire de la dévictimisation.
Recadrer ne signifie pas minimiser. C’est transformer la relation que la personne entretient avec son histoire.
Réactiver des souvenirs de soutien, identifier les moments d’action, retrouver des appuis, même infimes : chaque pas fissure le mur du trauma.
Toute injonction à « passer à autre chose » est à proscrire : elle risque de réactiver la blessure d’abandon.

Sortir de la seule identité de victime.
La « dévictimisation » ne nie pas le fait d’avoir été victime, mais refuse d’en faire l’unique prisme de lecture de soi.
C’est intégrer l’événement à son histoire tout en se redécouvrant comme une personne porteuse de ressources, capable d’agir et de se relier.

Alors, en pratique, il nous faut
Créer un espace sûr : une relation thérapeutique stable et sans jugement.
Travailler sur le corps : restaurer la sensation de sécurité par des techniques adaptées.
Remettre en mots : reconnecter le vécu à des valeurs personnelles encore présentes.

« Le rôle du soignant n’est pas d’effacer la cicatrice, mais de la rendre moins douloureuse, pour que la personne puisse se tenir à nouveau debout, avec une identité plus vaste que sa blessure. »



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Rédigé le 13 Aout 2025 à 00:05 | Lu 61 fois


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