Traitement stratégique du syndrome de stress post-traumatique.



Ou remettre le passé à sa place.
Notes de lecture d'EMDR.FR pour les formations.


Un accident, une agression, un attentat… ou parfois un événement que d’autres jugeraient anodin. Le traumatisme psychologique n’obéit pas à des règles objectives : il dépend de ce que la personne a ressenti. Pour certains, un seul instant suffit à fissurer leur rapport au monde, à briser la continuité entre un « avant » rassurant et un « après » dominé par la peur. C’est là que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT, PTSD) s’installe.

Roberta Milanese est psychologue et spécialiste des thérapies brèves stratégiques, et propose une approche singulière : le roman du traumatisme. Une technique qui invite non pas à fuir ou oublier l’événement, mais au contraire à l’affronter par l’écriture, jusqu’à le reléguer définitivement dans le passé.

Quand le passé envahit le présent.
Le mot « traumatisme » vient du grec et signifie « blessure ». Lorsqu’elle est psychique, cette blessure se manifeste par des symptômes envahissants : souvenirs intrusifs, flashbacks, cauchemars, insomnie, irritabilité, anxiété diffuse… Mais aussi par un retrait progressif de la vie sociale et un détachement émotionnel vis-à-vis des autres.

Pour la victime, l’événement reste présent, comme figé dans un éternel maintenant. Ce n’est pas la gravité objective qui compte : un choc peut être déclenché par un accident de voiture ou… la découverte d’un message compromettant sur le téléphone de son conjoint.

Des réactions qui souvent aggravent le problème.
Face à cette douleur, des mécanismes de défense se mettent en place, souvent de façon inconsciente.
• Essayer d’oublier : lutter contre les pensées liées au trauma ne fait que les renforcer. Comme l’avait écrit Montaigne : « Rien ne fixe si intensément une chose dans la mémoire que le désir de l’oublier. »
• L'évitement : fuir les lieux, les personnes ou même les émotions qui rappellent l’événement. Un soulagement immédiat… mais qui, à long terme, élargit le champ de ce que l’on redoute.
• Chercher constamment du réconfort : avoir toujours quelqu’un pour rassurer ou protéger peut sembler apaisant, mais finit par confirmer une incapacité à gérer seul les situations.
Ces stratégies, censées protéger, entretiennent en réalité la blessure. Pire, elles peuvent mener à un isolement profond ou à la dépression.

C'est pourquoi, l'EMDR obtient aujourd'hui de tels bons résultats par rapport aux "thérapies bisounours" telles que la sophrologie ou l'hypnose.

L’alliance essentielle thérapeute-patient
Quand une personne en PTSD franchit la porte d’un cabinet, elle arrive avec une motivation forte… mais une sensation d’impuissance totale. Le rôle du thérapeute va être double :
A la fois être un technicien précis, capable de guider efficacement vers l'amélioration.
A la fois offrir une coparticipation émotionnelle réelle, afin que le patient se sente compris. Le patient devenant cothérapeute.
Cette relation est cruciale et fondamentale: une attitude trop froide ou médicalisante compromet l’adhésion au traitement. Le thérapeute doit savoir osciller entre proximité et distance, savoir-faire et empathie, tout en adaptant sa communication verbale et non verbale.

Écrire pour se libérer : le roman du traumatisme
Au cœur de l'approche de Roberta Milanese, une prescription étonnante : à la fin de la première séance, le patient est invité à écrire chaque jour le récit complet de son traumatisme. Comme un roman, avec tous les détails possibles : images, sensations, pensées, émotions.
Le processus suit une logique simple mais puissante :
• Extérioriser : mettre sur papier ce qui hante l’esprit.
• Répéter : relire et réécrire chaque jour déclenche un phénomène d’habituation, d'intégration, réduisant la charge émotionnelle.
• Reclasser : l’événement retrouve sa place dans la chronologie de vie, et cesse d’envahir le présent.
• Ritualiser : remettre les écrits au thérapeute devient un acte symbolique de passage.
Au fil des jours, le souvenir perd de sa force, la peur s’atténue, et la blessure devient cicatrice.

Un protocole à l’efficacité remarquable.
Les chiffres sont frappants : dans environ 95 % des cas, cette approche permet de résoudre le SSPT en moyenne en sept séances. Et dans la moitié des situations, les premiers effets se font sentir entre la première et la deuxième rencontre.
À l’inverse, les patients qui refusent de pratiquer l’exercice ne constatent généralement que peu d'amélioration. Pour Milanese, c’est une preuve : pour sortir du tunnel, il faut accepter d’y entrer.
Le défi pour le thérapeute est donc de vaincre la résistance initiale du patient à replonger dans un souvenir douloureux. Cela passe par l’usage d’images parlantes : la plaie infectée qu’il faut désinfecter chaque jour malgré la douleur, ou le médicament amer qui soigne vraiment.
Le patient passe alors du mode plaignant au mode co-thérapeute.

Et après ?
Le roman du traumatisme n’est que la première étape. Une fois l’événement repositionné dans le passé, il faut encore travailler sur les autres comportements dysfonctionnels, comme l’évitement ou la dépendance au réconfort.
Dans certains cas, le traumatisme est « pur » : une fois traité, tout rentre dans l’ordre. Mais souvent, il a ouvert la porte à d’autres troubles — phobies, addictions, troubles alimentaires, dépression. C’est alors un travail « poupées russes » dans lequel on retire une couche, puis une autre, jusqu’à ce que les problèmes soient entièrement résolus.

Traverser pour revoir le soleil
La force de cette approche réside dans sa clarté : il ne s’agit pas d’oublier ou de contourner le trauma, mais de le traverser volontairement pour en réduire le pouvoir destructeur.
Comme le rappelle Shakespeare, « Il n’y a pas de nuit si longue que le jour ne vienne. » Avec un accompagnement solide, la lumière revient, et le passé retrouve enfin sa place, et de pouvoir ainsi le ranger dans le tiroir des mauvais souvenirs.

Crédit Photo © Xavier Montoy


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Rédigé le 11 Aout 2025 à 00:43 | Lu 119 fois


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