
En clin d’oeil à Freud qui considérait le rêve comme étant la voie royale vers l’inconscient, on dit chez nous que la psychosomatique en est la voie impériale... Des phénomènes hypnotiques dissociatifs surviennent au moment d’un incident traumatique pour venir en aide à la personne. Pour cette raison nous les appelons « protections dissociatives ». Au début des années 2000, à l’Institut Erickson de Belgique, la psychosomatique rejoint la liste des phénomènes hypnotiques dotés de cette fonction protectrice puissante. En ce qui concerne la psychosomatique, qui est une « protections dissociatives » particulière en ceci qu’elle se développe la plupart du temps après l’incident, c’est un peu comme si le cerveau pensait qu’il vaut mieux souffrir d’une maladie, d’avoir des douleurs corporelles, plutôt que de ressentir les émotions dévastatrices ou inacceptables (désespoir, terreur, colère, etc.) qui en sont à l’origine. C’est en cela que la psychosomatique est protectrice.
Un cas frappant a marqué ma compréhension de la fonction protectrice de la psychosomatique... En 1990, je travaillais avec une personne qui avait une trentaine d’années. Appelons-la Lisbeth. Elle souffrait d’une polyarthrite rhumatoïde. Après avoir pratiqué un grand nombre de séances d’hypnose ericksonienne classique, utilisant presqu’exclusivement des métaphores indirectes au sens caché, l’état de Lisbeth ne s’améliorait pas : ni au niveau de la douleur physique, ni au niveau de la dépression, et ce malgré une lourde médication conjointe d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et de fortes doses d’anesthésiants. La vitesse de sédimentation atteignait des niveaux alarmants. La patiente portait des atèles recouvrant poignets et avant-bras, là où la douleur était la plus aiguë. Elle parvenait difficilement à se lever le matin pour conduire son petit garçon à l’école, revenait se coucher pour ne se lever que dans l’après-midi pour aller le rechercher. J’ai donc décidé de repenser la situation et d’utiliser une tout autre approche.
Je proposai à la patiente une approche directe qui n’était pas dans les principes que l’on m’avait enseignés. A la veille d’un week-end, lors de l’hypnose, je lui suggérai fermement d’éliminer purement et simplement les douleurs de la polyarthrite au profit de la douleur émotionnelle correspondante. A cette simple demande, l’apaisement des douleurs fut immédiat. La patiente, étonnée mais ravie, ne souffrait plus de ses douleurs aiguës. Nous nous sommes quittés sur ce résultat enthousiasmant. Le lendemain, et durant tout le weekend, Lisbeth tenta de me joindre au service de santé mentale où je travaillais. Elle laissa un grand nombre de messages sur le répondeur. La secrétaire qui arrivait le lundi matin écouta cette série de messages dans lesquels la patiente suppliait pour que je la rencontre au plus vite tellement elle était dans un état de désespoir. Je la reçus en urgence le matin même et immédiatement lui demandai (en hypnose) que le désespoir s’arrête et que les douleurs physiques correspondantes se réinstallent. A cet instant précis, à l’instant même, elle poussa un cri suivi immédiatement d’un soupir de soulagement devant l’immensité de la tristesse qui disparaissait presque totalement. Je venais de recevoir un cours pratique magistral à propos de la psychosomatique. Il rejoignait les cours de psychopathologie reçus et fut confirmé par les nombreuses personnes souffrant de maladies d’origine émotionnelle que j’ai eu l’occasion de rencontrer par la suite. Comme décrits dans les cours de psychopathologie que j’avais suivis, ces patients aux douleurs aiguës n’avaient que peu ou pas d’émotions, sauf celles concernant la douleur physique elle-même. Comme le répète à l’envi Milton Erickson, « les patients ne sont pas des sources fiables d’information »...
Par la suite, pour traiter la douleur aiguë de Lisbeth, j’ai utilisé une technique que Milton Erickson décrit dans l’Intégrale des articles. L’invitation hypnotique (pour éviter le terme maladroit d’induction) que j’utilisais alors se formule de cette manière : « Si votre conscient est d’accord et que votre inconscient est également d’accord et que votre conscient a confiance en moi et que votre inconscient a confiance en moi, alors vous irez en hypnose profonde, vous me raconterez les causes de cette maladie et vous oublierez ensuite ce que vous m’aurez confié, une fois la transe terminée. Par la suite et hors hypnose, j’orienterai vos associations conscientes pour vous permettre de retrouver – éventuellement – le contenu et ce uniquement si cela vous convient. » Pour toute invitation à aller en hypnose, je répétai trois fois les propositions ci-dessus. Elle entra en hypnose profonde, me parlant avec la voix d’une petite fille (régression vraie). Elle me décrivit d’abord avec peine et un débit très lent : « Oh ! un caleçon » ; la présence d’un caleçon sur un plancher et ensuite et de plus en plus rapidement, elle me décrivit deux années passées en Afrique avec sa soeur et son père qui, alcoolisé presque tous les soirs, venait les violer. Si Lisbeth résistait, elle était battue et enfermée dans les toilettes pour le restant de la nuit ou, ce qui la terrorisait davantage, elle était mise dans la rue, sur le seuil de la porte jusqu’au lendemain. Par la suite, la thérapie de cette personne fut complétée par deux ou trois séances durant lesquelles j’évoquais consciemment – hors hypnose – certains éléments des contenus amnésiés.
La première fois (après les deux séances d’hypnose profonde avec amnésie), j’ai mentionné le fait que j’avais aperçu un « caleçon » dans le petit parc à côté du centre de santé mentale où nous étions et, à la séance suivante, que j’avais vu une personne dormir sur le seuil d’une maison. Très étonnamment, lors de ces deux séances distantes d’une semaine, la patiente est entrée spontanément et immédiatement en transe en disant lentement un : « Ah, ouiiii ! » Transe « spontanée » dont elle ressortait immédiatement en semblant avoir complètement oublié ce qui venait de se passer. Peu de temps après, elle m’apprit qu’elle n’avait plus aucune douleur et avait arrêté toute médication, que son rhumatologue ne remarquait plus aucune anomalie dans la vitesse de sédimentation (à l’époque on ne se servait pas encore de la CRP). La thérapie s’arrêtait donc là, et lors de la troisième séance après celle en hypnose profonde, elle me déclara, à brûle-pourpoint, qu’elle ne croyait pas un instant à « cette histoire d’abus sexuels avec son père dont je lui avais parlé ». Ceci à mon grand étonnement puisque je n’avais pas abordé ce sujet, sauf de manière totalement indirecte en évoquant un caleçon puis quelqu’un qui dormait sur un seuil de porte.
TROIS NIVEAUX DE PSYCHOSOMATIQUE
La base des inductions utilisationnelles et du travail qui suit en PTR est le recours au corps, aux ressentis corporels. A propos des émotions, le thérapeute questionne constamment : « Où est-elle dans le corps ? Dans quelle partie du corps s’exprime-t-elle ? » Que l’émotion soit positive ou négative, le thérapeute invite toujours le patient à porter son attention sur la zone corporelle dans laquelle elle s’exprime. Puis il l’invite à intensifier cette sensation... et à constater qu’il a une maîtrise sur cette sensation/émotion.
1. Les manifestations psychosomatiques
Nous entendons par ce vocable les sensations habituelles qui se manifestent dans le corps du patient et qui souvent précèdent ou accompagnent l’expression d’une émotion : j’ai une boule dans la gorge, un noeud, une sensation de feu ou d’acide dans le ventre... J’ai un poids sur la poitrine, j’étouffe... J’ai une ceinture qui me serre le plexus solaire ou une pointe qui s’y enfonce... Je suis comme étranglé, la gorge se serre, j’étouffe... J’ai la tête qui enfle, elle est pressée par un étau, etc. Autant d’expressions idiosyncratiques à réutiliser pour demander au patient d’amplifier ses douleurs afin d’avoir un contrôle, une maîtrise sur elles... même si c’est « d’abord dans le mauvais sens ». Cette demande sera suivie d’invitations à observer et à décrire ce qui se passe dans le corps, la sensation peut alors varier, se déplacer ailleurs, se transformer de quelque manière que ce soit. Le thérapeute vise à ce que cette manifestation sensorielle se retransforme en émotions qui en étaient à l’origine. Quasi toujours ces émotions ramènent la ou les scènes qui les avaient créées. Le travail habituel en PTR consiste alors à « désensibiliser », c’est-àdire transformer le souvenir et les émotions afférentes. Ce travail de fond sur les souvenirs est indispensable. Il est faux de croire qu’un travail symbolique/ imaginaire axé uniquement sur les lésions touchées peut suffire. Par contre, il pourra utilement compléter le travail de fond en cas de maladie psychosomatique.
2. Les maladies psychosomatiques légères
Remontées acides, ulcères, béances de cardias, hernies hiatales, côlons irritables, anismes, etc., ces maladies et leurs manifestations douloureuses offrent une « entrée » pour le travail thérapeutique. Elles sont une véritable chance pour thérapeute et patient afin de retrouver les émotions et les souvenirs, souvent amnésiés, qui les ont fait naître, ce qui mène à la guérison du trauma. Pour faire simple, le thérapeute transforme le VAKOG complet du souvenir et les scénarios d’impuissance, ce qui permet de réveiller les besoins restés jusque-là inconscients et donne souvent lieu au développement d’un processus autonome auto-thérapeutique. Ce processus permet aux émotions dissociées dans la manifestation psychosomatique (phénomène hypnotique dont on a avantage à considérer la fonction protectrice) de s’exprimer (retour du refoulé) puis de s’apaiser enfin. Les scénarios réparateurs que le thérapeute a permis d’éliciter et qui s’imposent au patient sont fréquemment mis en action avec la PTR, ils offrent une guérison rapide et douce, presque magique. 3. Les maladies psychosomatiques lourdes Polyarthrites, épilepsies, pudendopathies, fibromyalgies, maladies autoimmunes, prolapsus du rectum, rectocolites hémorragiques... sont quelques exemples de maladies sévères dont souffrent de nombreux patients avant d’être traités par cette approche.
Attention, nous n’affirmons pas que toutes ces maladies ont une origine émotionnelle, mais lorsque c’est le cas, ces affections feront l’objet de désensibilisation d’un ou plusieurs traumas, voire de traumas complexes. Les souvenirs des traumas recouverts par les maladies les plus graves se révèlent progressivement au patient et à son thérapeute. Durant la progression des levées d’amnésies successives et leur insensibilisation le patient retrouve de plus en plus la capacité à ressentir ses émotions. Exemple d’un cas d’épilepsie En 2018,…
Pour lire la suite...
GÉRALD BRASSINE Psychothérapeute, formateur en hypnose et thérapie brève. Fondateur de l’Institut Milton H. Erickson de Belgique (1984) et de celui du Nord de la France. Formations décisives auprès de P. Watzlawick, J. Weakland, R. Fisch, N. Cummings et Kay Thompson. Créateur de l’Hypnose conversationnelle stratégique-PTR. Auteur de : Faut-il parler de ça aux enfants ? Prévenir, détecter et gérer les abus sexuels subis par les enfants ; La vengeance du Jaguar ; Pour une intervention écologique dans le cadre de l’inceste ; Viols et agressions sexuelles avec usage de stupéfiants.
Un cas frappant a marqué ma compréhension de la fonction protectrice de la psychosomatique... En 1990, je travaillais avec une personne qui avait une trentaine d’années. Appelons-la Lisbeth. Elle souffrait d’une polyarthrite rhumatoïde. Après avoir pratiqué un grand nombre de séances d’hypnose ericksonienne classique, utilisant presqu’exclusivement des métaphores indirectes au sens caché, l’état de Lisbeth ne s’améliorait pas : ni au niveau de la douleur physique, ni au niveau de la dépression, et ce malgré une lourde médication conjointe d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et de fortes doses d’anesthésiants. La vitesse de sédimentation atteignait des niveaux alarmants. La patiente portait des atèles recouvrant poignets et avant-bras, là où la douleur était la plus aiguë. Elle parvenait difficilement à se lever le matin pour conduire son petit garçon à l’école, revenait se coucher pour ne se lever que dans l’après-midi pour aller le rechercher. J’ai donc décidé de repenser la situation et d’utiliser une tout autre approche.
Je proposai à la patiente une approche directe qui n’était pas dans les principes que l’on m’avait enseignés. A la veille d’un week-end, lors de l’hypnose, je lui suggérai fermement d’éliminer purement et simplement les douleurs de la polyarthrite au profit de la douleur émotionnelle correspondante. A cette simple demande, l’apaisement des douleurs fut immédiat. La patiente, étonnée mais ravie, ne souffrait plus de ses douleurs aiguës. Nous nous sommes quittés sur ce résultat enthousiasmant. Le lendemain, et durant tout le weekend, Lisbeth tenta de me joindre au service de santé mentale où je travaillais. Elle laissa un grand nombre de messages sur le répondeur. La secrétaire qui arrivait le lundi matin écouta cette série de messages dans lesquels la patiente suppliait pour que je la rencontre au plus vite tellement elle était dans un état de désespoir. Je la reçus en urgence le matin même et immédiatement lui demandai (en hypnose) que le désespoir s’arrête et que les douleurs physiques correspondantes se réinstallent. A cet instant précis, à l’instant même, elle poussa un cri suivi immédiatement d’un soupir de soulagement devant l’immensité de la tristesse qui disparaissait presque totalement. Je venais de recevoir un cours pratique magistral à propos de la psychosomatique. Il rejoignait les cours de psychopathologie reçus et fut confirmé par les nombreuses personnes souffrant de maladies d’origine émotionnelle que j’ai eu l’occasion de rencontrer par la suite. Comme décrits dans les cours de psychopathologie que j’avais suivis, ces patients aux douleurs aiguës n’avaient que peu ou pas d’émotions, sauf celles concernant la douleur physique elle-même. Comme le répète à l’envi Milton Erickson, « les patients ne sont pas des sources fiables d’information »...
Par la suite, pour traiter la douleur aiguë de Lisbeth, j’ai utilisé une technique que Milton Erickson décrit dans l’Intégrale des articles. L’invitation hypnotique (pour éviter le terme maladroit d’induction) que j’utilisais alors se formule de cette manière : « Si votre conscient est d’accord et que votre inconscient est également d’accord et que votre conscient a confiance en moi et que votre inconscient a confiance en moi, alors vous irez en hypnose profonde, vous me raconterez les causes de cette maladie et vous oublierez ensuite ce que vous m’aurez confié, une fois la transe terminée. Par la suite et hors hypnose, j’orienterai vos associations conscientes pour vous permettre de retrouver – éventuellement – le contenu et ce uniquement si cela vous convient. » Pour toute invitation à aller en hypnose, je répétai trois fois les propositions ci-dessus. Elle entra en hypnose profonde, me parlant avec la voix d’une petite fille (régression vraie). Elle me décrivit d’abord avec peine et un débit très lent : « Oh ! un caleçon » ; la présence d’un caleçon sur un plancher et ensuite et de plus en plus rapidement, elle me décrivit deux années passées en Afrique avec sa soeur et son père qui, alcoolisé presque tous les soirs, venait les violer. Si Lisbeth résistait, elle était battue et enfermée dans les toilettes pour le restant de la nuit ou, ce qui la terrorisait davantage, elle était mise dans la rue, sur le seuil de la porte jusqu’au lendemain. Par la suite, la thérapie de cette personne fut complétée par deux ou trois séances durant lesquelles j’évoquais consciemment – hors hypnose – certains éléments des contenus amnésiés.
La première fois (après les deux séances d’hypnose profonde avec amnésie), j’ai mentionné le fait que j’avais aperçu un « caleçon » dans le petit parc à côté du centre de santé mentale où nous étions et, à la séance suivante, que j’avais vu une personne dormir sur le seuil d’une maison. Très étonnamment, lors de ces deux séances distantes d’une semaine, la patiente est entrée spontanément et immédiatement en transe en disant lentement un : « Ah, ouiiii ! » Transe « spontanée » dont elle ressortait immédiatement en semblant avoir complètement oublié ce qui venait de se passer. Peu de temps après, elle m’apprit qu’elle n’avait plus aucune douleur et avait arrêté toute médication, que son rhumatologue ne remarquait plus aucune anomalie dans la vitesse de sédimentation (à l’époque on ne se servait pas encore de la CRP). La thérapie s’arrêtait donc là, et lors de la troisième séance après celle en hypnose profonde, elle me déclara, à brûle-pourpoint, qu’elle ne croyait pas un instant à « cette histoire d’abus sexuels avec son père dont je lui avais parlé ». Ceci à mon grand étonnement puisque je n’avais pas abordé ce sujet, sauf de manière totalement indirecte en évoquant un caleçon puis quelqu’un qui dormait sur un seuil de porte.
TROIS NIVEAUX DE PSYCHOSOMATIQUE
La base des inductions utilisationnelles et du travail qui suit en PTR est le recours au corps, aux ressentis corporels. A propos des émotions, le thérapeute questionne constamment : « Où est-elle dans le corps ? Dans quelle partie du corps s’exprime-t-elle ? » Que l’émotion soit positive ou négative, le thérapeute invite toujours le patient à porter son attention sur la zone corporelle dans laquelle elle s’exprime. Puis il l’invite à intensifier cette sensation... et à constater qu’il a une maîtrise sur cette sensation/émotion.
1. Les manifestations psychosomatiques
Nous entendons par ce vocable les sensations habituelles qui se manifestent dans le corps du patient et qui souvent précèdent ou accompagnent l’expression d’une émotion : j’ai une boule dans la gorge, un noeud, une sensation de feu ou d’acide dans le ventre... J’ai un poids sur la poitrine, j’étouffe... J’ai une ceinture qui me serre le plexus solaire ou une pointe qui s’y enfonce... Je suis comme étranglé, la gorge se serre, j’étouffe... J’ai la tête qui enfle, elle est pressée par un étau, etc. Autant d’expressions idiosyncratiques à réutiliser pour demander au patient d’amplifier ses douleurs afin d’avoir un contrôle, une maîtrise sur elles... même si c’est « d’abord dans le mauvais sens ». Cette demande sera suivie d’invitations à observer et à décrire ce qui se passe dans le corps, la sensation peut alors varier, se déplacer ailleurs, se transformer de quelque manière que ce soit. Le thérapeute vise à ce que cette manifestation sensorielle se retransforme en émotions qui en étaient à l’origine. Quasi toujours ces émotions ramènent la ou les scènes qui les avaient créées. Le travail habituel en PTR consiste alors à « désensibiliser », c’est-àdire transformer le souvenir et les émotions afférentes. Ce travail de fond sur les souvenirs est indispensable. Il est faux de croire qu’un travail symbolique/ imaginaire axé uniquement sur les lésions touchées peut suffire. Par contre, il pourra utilement compléter le travail de fond en cas de maladie psychosomatique.
2. Les maladies psychosomatiques légères
Remontées acides, ulcères, béances de cardias, hernies hiatales, côlons irritables, anismes, etc., ces maladies et leurs manifestations douloureuses offrent une « entrée » pour le travail thérapeutique. Elles sont une véritable chance pour thérapeute et patient afin de retrouver les émotions et les souvenirs, souvent amnésiés, qui les ont fait naître, ce qui mène à la guérison du trauma. Pour faire simple, le thérapeute transforme le VAKOG complet du souvenir et les scénarios d’impuissance, ce qui permet de réveiller les besoins restés jusque-là inconscients et donne souvent lieu au développement d’un processus autonome auto-thérapeutique. Ce processus permet aux émotions dissociées dans la manifestation psychosomatique (phénomène hypnotique dont on a avantage à considérer la fonction protectrice) de s’exprimer (retour du refoulé) puis de s’apaiser enfin. Les scénarios réparateurs que le thérapeute a permis d’éliciter et qui s’imposent au patient sont fréquemment mis en action avec la PTR, ils offrent une guérison rapide et douce, presque magique. 3. Les maladies psychosomatiques lourdes Polyarthrites, épilepsies, pudendopathies, fibromyalgies, maladies autoimmunes, prolapsus du rectum, rectocolites hémorragiques... sont quelques exemples de maladies sévères dont souffrent de nombreux patients avant d’être traités par cette approche.
Attention, nous n’affirmons pas que toutes ces maladies ont une origine émotionnelle, mais lorsque c’est le cas, ces affections feront l’objet de désensibilisation d’un ou plusieurs traumas, voire de traumas complexes. Les souvenirs des traumas recouverts par les maladies les plus graves se révèlent progressivement au patient et à son thérapeute. Durant la progression des levées d’amnésies successives et leur insensibilisation le patient retrouve de plus en plus la capacité à ressentir ses émotions. Exemple d’un cas d’épilepsie En 2018,…
Pour lire la suite...
GÉRALD BRASSINE Psychothérapeute, formateur en hypnose et thérapie brève. Fondateur de l’Institut Milton H. Erickson de Belgique (1984) et de celui du Nord de la France. Formations décisives auprès de P. Watzlawick, J. Weakland, R. Fisch, N. Cummings et Kay Thompson. Créateur de l’Hypnose conversationnelle stratégique-PTR. Auteur de : Faut-il parler de ça aux enfants ? Prévenir, détecter et gérer les abus sexuels subis par les enfants ; La vengeance du Jaguar ; Pour une intervention écologique dans le cadre de l’inceste ; Viols et agressions sexuelles avec usage de stupéfiants.
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SOMMAIRE
06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze
10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy
12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen
14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot
28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy
40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet
52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot
71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann
78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann
94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine
106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup
120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot
134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly
146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov
152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits
164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy
172 / Poême Ce corps K. Ficini
06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze
10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy
12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen
14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot
28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy
40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet
52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot
71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann
78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann
94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine
106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup
120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot
134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly
146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov
152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits
164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy
172 / Poême Ce corps K. Ficini