
"Nous sommes une personne multiple." Ainsi se présente Moira, patiente diagnostiquée avec un Trouble dissociatif de l’identité (TDI). Derrière ces mots, un univers complexe s’ouvre : celui d’un esprit habité par plusieurs identités, chacune porteuse d’une histoire, de fonctions, et parfois… d’une mission protectrice.
Cet article propose une plongée au cœur du TDI, entre compréhension clinique et résonances interculturelles, pour interroger nos pratiques et envisager de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Du diagnostic à la réalité vécue
Le TDI est un trouble dissociatif complexe, encore trop souvent méconnu ou mal diagnostiqué. Il se caractérise par la présence d’états du soi alternants — ou alters — qui prennent, à différents moments, le contrôle de la conscience et du comportement. Chacun possède son propre vécu, ses émotions, ses souvenirs… et parfois une vision radicalement différente du monde.
Loin de la caricature des « personnalités multiples » popularisée par la fiction, le TDI est avant tout une stratégie adaptative. Comme le rappelle la psychotraumatologie, il naît souvent dans l’enfance, lorsque l’intégration de l’identité est rendue impossible par des expériences traumatiques répétées.
Et si nous étions tous un ensemble d’esprits ?
Dans les cultures occidentales, cette multiplicité est envisagée sous l’angle pathologique. Mais ailleurs, elle est parfois perçue comme naturelle, voire valorisée. Les traditions chamaniques, par exemple, voient l’être humain comme un ensemble d’esprits. Passer d’un état de conscience à un autre, « devenir autre », voyager vers des mondes invisibles pour en rapporter savoirs et guérison : autant de pratiques dissociatives… mais choisies, ritualisées et bénéfiques.
Cette perspective change notre regard : et si certaines formes de dissociation pouvaient devenir un levier thérapeutique plutôt qu’un symptôme à éradiquer ?
Moira et son “système”
Moira, 30 ans, vit avec un TDI avéré. Elle connaît et nomme ses alters : Rage, protectrice méfiante ; Eric, figure rationnelle ; Julia, part dépressive ; Absalem, persécuteur interne… Chaque alter a son âge, son sexe, ses émotions, ses souvenirs et même son timbre de voix.
« Nous sommes un système de huit personnes… et notre multiplicité n’est pas le problème principal », affirme Rage.
Ici, le terme de système prend tout son sens : il désigne l’ensemble des parts dissociées, chacune ayant un rôle dans la survie psychique. La priorité, pour Moira, n’est pas de fusionner en une personnalité unique, mais de trouver un fonctionnement harmonieux.
Co-conscience, communication, coopération
Face à un patient TDI, la posture thérapeutique se redéfinit. Il ne s’agit pas de « restaurer l’unité » coûte que coûte, mais de reconnaître chaque alter comme une partie légitime du tout.
Trois axes guident ce travail :
• Co-conscience : permettre aux parts de se savoir mutuellement présentes.
• Communication : favoriser les échanges internes.
• Coopération : développer une organisation où chaque part trouve sa place.
Cette approche suppose une confiance dans la santé intrinsèque des patients dissociés et une absence de jugement sur leurs modes d’adaptation.
L’inner : une maison intérieure
Pour Moira, l’espace psychique commun — ou inner — prend la forme d’un Dôme. Chaque alter y possède sa chambre, à son image. Des espaces communs permettent de partager souvenirs et émotions, à un moment choisi.
Cette métaphore architecturale, loin d’être un simple outil imaginaire, offre un cadre concret à la régulation interne. Elle évite l’intrusion psychique et favorise la coopération. Les outils numériques comme Simply Plural ou Antar prolongent ce travail, permettant à chaque part de s’exprimer par écrit.
Accueillir toutes les parts
En séance, l’attention se déplace au gré des switchs. Aujourd’hui, c’est Vanille, 8 ans, qui parle ; demain, Eric ou Renard, part animale silencieuse. Chacun mérite accueil, curiosité et respect.
Même les parts les plus difficiles — comme Absalem, au discours menaçant — peuvent être entendues. Le thérapeute les considère comme des protecteurs extrêmes, porteurs d’un sens dans l’économie globale du système.
Changer notre regard sur la dissociation
Le TDI est une pathologie… mais aussi une œuvre d’adaptation créative. En divisant la charge traumatique, il permet à la personne de continuer à vivre, même dans des conditions extrêmes.
En tant que professionnels, nous savons déjà voyager entre différents états de conscience grâce à l’hypnose. Nous pouvons donc offrir un cadre où les capacités dissociatives — lorsqu’elles sont sécurisées et orientées — deviennent des ressources.
Vers une clinique intégrative
L’avenir du soin en santé mentale pourrait s’inspirer de cette vision élargie. Plutôt que de voir la dissociation comme un ennemi, nous pourrions l’intégrer dans une stratégie thérapeutique :
• reconnaître chaque part comme un interlocuteur légitime ;
• offrir un espace sécurisé pour leur expression ;
• travailler à une régulation collective plutôt qu’à une fusion forcée.
Car au fond, la multiplicité n’est peut-être pas l’obstacle… mais un chemin vers la guérison.
Crédit Photo © Xavier Montoy
Cet article propose une plongée au cœur du TDI, entre compréhension clinique et résonances interculturelles, pour interroger nos pratiques et envisager de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Du diagnostic à la réalité vécue
Le TDI est un trouble dissociatif complexe, encore trop souvent méconnu ou mal diagnostiqué. Il se caractérise par la présence d’états du soi alternants — ou alters — qui prennent, à différents moments, le contrôle de la conscience et du comportement. Chacun possède son propre vécu, ses émotions, ses souvenirs… et parfois une vision radicalement différente du monde.
Loin de la caricature des « personnalités multiples » popularisée par la fiction, le TDI est avant tout une stratégie adaptative. Comme le rappelle la psychotraumatologie, il naît souvent dans l’enfance, lorsque l’intégration de l’identité est rendue impossible par des expériences traumatiques répétées.
Et si nous étions tous un ensemble d’esprits ?
Dans les cultures occidentales, cette multiplicité est envisagée sous l’angle pathologique. Mais ailleurs, elle est parfois perçue comme naturelle, voire valorisée. Les traditions chamaniques, par exemple, voient l’être humain comme un ensemble d’esprits. Passer d’un état de conscience à un autre, « devenir autre », voyager vers des mondes invisibles pour en rapporter savoirs et guérison : autant de pratiques dissociatives… mais choisies, ritualisées et bénéfiques.
Cette perspective change notre regard : et si certaines formes de dissociation pouvaient devenir un levier thérapeutique plutôt qu’un symptôme à éradiquer ?
Moira et son “système”
Moira, 30 ans, vit avec un TDI avéré. Elle connaît et nomme ses alters : Rage, protectrice méfiante ; Eric, figure rationnelle ; Julia, part dépressive ; Absalem, persécuteur interne… Chaque alter a son âge, son sexe, ses émotions, ses souvenirs et même son timbre de voix.
« Nous sommes un système de huit personnes… et notre multiplicité n’est pas le problème principal », affirme Rage.
Ici, le terme de système prend tout son sens : il désigne l’ensemble des parts dissociées, chacune ayant un rôle dans la survie psychique. La priorité, pour Moira, n’est pas de fusionner en une personnalité unique, mais de trouver un fonctionnement harmonieux.
Co-conscience, communication, coopération
Face à un patient TDI, la posture thérapeutique se redéfinit. Il ne s’agit pas de « restaurer l’unité » coûte que coûte, mais de reconnaître chaque alter comme une partie légitime du tout.
Trois axes guident ce travail :
• Co-conscience : permettre aux parts de se savoir mutuellement présentes.
• Communication : favoriser les échanges internes.
• Coopération : développer une organisation où chaque part trouve sa place.
Cette approche suppose une confiance dans la santé intrinsèque des patients dissociés et une absence de jugement sur leurs modes d’adaptation.
L’inner : une maison intérieure
Pour Moira, l’espace psychique commun — ou inner — prend la forme d’un Dôme. Chaque alter y possède sa chambre, à son image. Des espaces communs permettent de partager souvenirs et émotions, à un moment choisi.
Cette métaphore architecturale, loin d’être un simple outil imaginaire, offre un cadre concret à la régulation interne. Elle évite l’intrusion psychique et favorise la coopération. Les outils numériques comme Simply Plural ou Antar prolongent ce travail, permettant à chaque part de s’exprimer par écrit.
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Changer notre regard sur la dissociation
Le TDI est une pathologie… mais aussi une œuvre d’adaptation créative. En divisant la charge traumatique, il permet à la personne de continuer à vivre, même dans des conditions extrêmes.
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